P1460120 (2)

Face à la crise actuelle, une seule solution : la réquisition de toutes les ressources pour soutenir l’hôpital public et assurer l’accès aux soins pour tous

 Il est d’usage de souhaiter la bonne année avec des vœux de bonne santé : mais où est passée la santé cette année ?!?  

Ce droit fondamental de l’être humain que l’Organisation mondiale de la santé définit comme un état complet de bien-être physique, mental et social

Le gouvernement n’a qu’une obsession : la vaccination !  Comme si la santé de la population se résumait à cette seule injonction, et ne méritait aucun débat citoyen en matière de santé publique. Chacun sait désormais que ce ne sont pas les rappels vaccinaux tous azimuts qui fonctionnent le mieux, que c’est la protection des personnes à risques, et des personnes qui sont à leur contact, qu’il faut viser et que ce sont les localités les plus pauvres cumulant chômage et surpeuplement des logements qui sont les moins vaccinées.

Après avoir menti sur la prolongation du passe sanitaire (qui devait s’arrêter au 15 novembre 2021), le Président et son gouvernement vont désormais plus loin dans l’atteinte aux libertés en nous imposant la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal.  Avec son texte, non seulement il cherche à punir, à « pourrir » la vie quotidienne des 5 millions de personnes non vaccinées, mais il introduit également la possibilité d’une vérification d’identité par des personnes non dépositaires de l’ordre public, ce qui est une atteinte à l’état de droit. C’est très grave !!!  Et toute cette agitation n’est faite que pour entretenir la peur, casser toute critique sur la politique sanitaire du gouvernement et, surtout, cacher la situation réelle du système de santé.

Non, ce ne sont pas les malades qui sont responsables de cette situation ! 

Ce sont les Présidents successifs et leurs ministres qui ont poursuivi la politique de casse du service public et du système de santé : ils n’ont pas cessé de supprimer des lits (5700 lits fermés encore en 2020, 27 000 depuis 2013 et plus de 100 000 depuis 2008).  Le Ségur de la santé a été un échec, la soi-disant suppression du numérus clausus est une imposture, et la part de la richesse nationale consacrée à notre santé n’a pas suivi les besoins des citoyens.  Il faudrait aussi dénoncer le silence des politiques publiques par rapport aux approches préventives (covid et maladies chroniques), le recul face aux approches alternatives, pourtant de plus en plus utilisées par les citoyens et dont le remboursement n’est possible que par les mutuelles ou assurances privées, l’impact des modes de production sur notre santé (obésité, diabète, perturbateurs endocriniens, pollution aux particules fines, etc.). Nos indicateurs de santé ne peuvent se résumer à la seule question du COVID et des lits de réanimation.

En ces mois d’hiver, l’accès aux services de santé n’est plus assuré pour nombre de nos concitoyens. La liste des hôpitaux contraints de fermer leur service d’urgence de manière aléatoire, faute de personnel, ne cesse de s’allonger. 

Les déprogrammations d’interventions ou de prises en charge, liées à  la saturation des hôpitaux, renvoient les patients, soit à une attente qui deviendra, pour certains, insupportable et délétère avec le temps, soit inexorablement vers le secteur de l’hospitalisation privé.  Celui-ci bénéficie de la même garantie de paiement de l’assurance maladie que l’hôpital public, mais sans en assumer tous les devoirs d’accueil. 

S’ajoute une difficulté supplémentaire pour l’accès au soins des 3 millions de personnes ne disposant pas de mutuelles et qui depuis le 1er janvier doivent s’acquitter du forfait urgences, qui double leur reste à charge (20 € contre 5 à 10 en moyenne auparavant)

De même, du côté de la médecine de ville, les généralistes sont, pour nombre d’entre eux, débordés, alors qu’on leur demande de faire fonctionner en plus les centres de vaccination. Face à la pénurie actuelle de personnel médical et paramédical dans les urgences hospitalières, il parait illusoire de ne vouloir s’appuyer que sur eux sans repenser un véritable service public de première ligne.

Cette situation n’est plus tolérable, alors que l’hôpital public s’effondre sous nos yeux !! 

La tentative de faire de l’hôpital un sujet majeur à débattre sur la place publique (via le Referendum d’Initiative Partagée) a échoué, suite à la décision du Conseil constitutionnel en août 2021. Il faut désormais plus que des paroles et des primes : il faut passer à l’action et, par exemple, exiger, face à l’urgence nationale et à l’intérêt général, la réquisition des personnels et services du secteur privé d’hospitalisation. Ceci devrait se faire au niveau régional (ARS/Préfet), avec un minimum de concertation entre acteurs : ce peuvent être éventuellement des lits mis à disposition pour des patients COVID, mais surtout des personnels médicaux et paramédicaux appelés en renfort à l’hôpital public, pour y participer à l’accueil de tous les patients et aux soins.

L’arsenal législatif (loi juillet 1938 et ordonnance du 7 janvier 1959) existe pour être mis en œuvre immédiatement, dès lors qu’il s’agit de l’urgence de la situation, de l’intérêt national pour répondre aux besoins du pays et de l’efficacité de l’action publique. Nous ne sommes pas en guerre, certes, mais il s’agit quand même de mobiliser d’urgence toutes les ressources humaines et matérielles pour faire face à la situation dégradée de notre système de santé. On a, là, un vrai sujet de mobilisation et de cohésion nationale au service de tous, et pour la défense de l’hôpital public en tant que bien commun : ce serait certainement plus efficace à court terme que le passe vaccinal qui n’empêchera ni les contaminations, ni la propagation du virus.

Au lieu de privatiser l’hôpital public, comme certains le préconisent, il s’agirait au contraire de recréer provisoirement (ou durablement ?) un grand service public de santé en y associant une partie des personnels du secteur d’hospitalisation privé à but lucratif, qui représente tout de même près de 100 000 infirmiers et 40 000 médecins libéraux et salariés (dont 7500 généralistes et anesthésistes-réanimateurs). La situation catastrophique de la psychiatrie mériterait probablement une démarche du même type. 

Prenons garde au glissement insidieux de l’éthique médicale vers la morale, vers lequel nous conduit le président, vers le tri entre bons et mauvais citoyens, . On assiste là à une dérive très grave dans certaines prises de position concernant la prise en charge des non vaccinés. Le consentement est une principe fondamental en médecine et, par exemple, la responsabilité des parents est lourde à porter face au bénéfice/risque pour leur enfant. 

Sortons de l’ornière du tout vaccinal dans laquelle s’enfonce cette politique et attaquons nous aux véritables causes de la situation que nous vivons : l’exploitation sans limites de la nature qui favorise la diffusion des pandémies, le non-partage des brevets qui interdit une réponse mondiale, et la casse du service public de santé qui ne permet plus d’assurer une bonne prise en charge. 

Nous soutenons l’appel de la Coordination Nationale des comités de défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité à participer à la journée d’action du 11 janvier pour exiger un véritable plan pour l’hôpital public et vous invitons à participer à la minute de silence qui se tiendra dans les hôpitaux tous les vendredis à 14h

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Partager cet article