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Jeunesse méprisée, jeunesse révoltée ?


Les citoyen•es résistant•es de nos comités locaux étaient présent•es
aux manifestations étudiantes de la semaine dernière, pour écouter, discuter, essayer de sentir ce qui traverse cette jeunesse.

Il faut dire notre joie, de voir à nouveau des étudiants donner de la voix, tant dans cette situation peut dominer la résignation.

À Lyon le 21 janvier, quels slogans s’élèvent du cortège ? « Tout le monde déteste les cours en ligne », « Ouvrez les facs », « Libérez-nous », « Vidal démission », « Solidarité »,… Derrière, il n’y a pas seulement la réouverture des facs. Et ce ne sont pas des « chèque psy » qui arrêteront ce mouvement de fond.

Des liens humains plutôt que le monde digital de la « start-up nation ».
De la culture et des savoirs plutôt que des rêves de millionnaires.
De la solidarité dans tout, plutôt que de la concurrence partout.
Une envie de retrouver du sens dans l’existence, qui passera par une jeunesse dans la rue, plutôt qu’une jeunesse abattue !

Il se trouve qu’un autre mot résonnait dans les rues de Lyon ce jeudi étudiant. Et ce mot, c’est :

« Résistance ! »

Un tract du CNNR était justement distribué, pour encourager à continuer, continuer à résister : pour une jeunesse écrasée, horizon bouché par le gouvernement, toute une résistance est à inventer.
Nous vous proposons ci-dessous le contenu de ce tract, qui continuera à être distribué lors des prochaines mobilisations.

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ROUVRONS LES AMPHIS !

À Lyon, en janvier et décembre, deux étudiants se sont défenestrés, une autre a essayé, d’autres se sont suicidés. Il y a un an, Anas s’était immolé. Il n’avait plus de bourse. Confiné dans une chambre de résidence universitaire ou ailleurs, on déprime, on angoisse, on panique, on décroche des cours, et on pense au pire.

D’urgence, des moyens et des recrutements dans les services de santé universitaires, des moyens et des recrutements pour rouvrir les amphis et revenir dans les facs.

LA JEUNESSE ÉCRASÉE

Il y a l’urgence née de la crise sanitaire. Mais l’urgence est là depuis des années, celle d’une jeunesse écrasée.

Écrasée financièrement, quand les jeunes perdent leur petit boulot et n’arrivent plus à remplir le frigo, et qu’en même temps le montant des 500 plus grandes fortunes françaises (des hommes vieux, en gros) augmente pendant le premier confinement de 3% pour atteindre le record de 730 milliards d’euros.

Écrasée pour le logement aussi, et écrasée écologiquement. La planète détruite, ses canicules, ses virus, ses oiseaux qui disparaissent, c’est le monde laissé à la jeunesse.

REMETTRE DU SENS DANS L’EXISTENCE

« Nous n’avons pas de politique à avoir pour la jeunesse » Emmanuel Macron (Amiens, 21 novembre 2019)

Quel horizon pour la jeunesse propose le gouvernement ? Même pas l’extension du RSA pour les 18-25 ans, mais 150€ une fois, et des « baisses de charges » pour « aider les entreprises privées à embaucher ». Le même refrain usé depuis 40 ans. Et le même fossé qui se creuse : suppression de l’impôt sur la fortune d’un côté, baisse des APL de l’autre. Yachts et jets privés polluants d’un côté, bullshit jobs précaires de l’autre.

La jeunesse sacrifiée pour leur monde périmé. Alors que partout, l’envie est là, qui n’a pas encore vraiment éclaté : retrouver du sens dans son travail, dans ses études, dans sa vie. Être utile aux autres, préserver la planète, plutôt qu’enrichir des milliardaires.

AVENIR BOUCHÉ ? RÉSISTANCE À INVENTER !

Dans l’obscurité nazie de la Seconde Guerre mondiale, le Conseil National de la Résistance imagine le programme des Jours Heureux, appliqué en partie à la Libération : liberté et indépendance de la presse, redistribution des richesses, garantie des moyens d’existence, « démocratie la plus large en rendant la parole au peuple ». Et la sécurité sociale et ses retraites par répartition : pour les plus âgés, la solidarité nationale et sociale remplace la solidarité familiale. Ce mouvement peut être le même, aujourd’hui, étendant la solidarité sociale aux jeunes, rouvrant un autre avenir possible, comme une respiration.

Voilà l’objectif du CNNR, pour les jeunes et les autres : que l’espoir remplace la résignation, par des actions concrètes, des discussions…
Se retrouver, s’entraider, se former, lutter, rêver aussi, pour retrouver notre dignité, pour reprendre notre destin en main. En dehors des partis et des syndicats (mais pas contre eux), le CNNR est né en pleine pandémie : toute crise est une épreuve, mais aussi une opportunité, un changement possible, une lumière au bout du tunnel. Et jamais la société n’a bougé sans que sa jeunesse se mette en mouvement.

Le CNNR est tout jeune, en construction,
toute une résistance à inventer…
Alors si tu veux de nouveaux jours heureux, rejoins-nous !

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