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Vive la sociale

Le mouvement social en cours s’est développé contre le projet de réforme des retraites allongeant sans nécessité de deux ans l’âge minimum de départ en retraite pour le fixer à 64 ans. Il cristallise une colère et des revendications qui n’ont obtenu aucun débouché depuis 1995 : dégradation des conditions de travail, des services publics, salaires insuffisants pour satisfaire les besoins humains essentiels, précarisation croissante des métiers qui constituent le tissu de notre société, perte de souveraineté sur le plan énergétique, les évènements climatiques extrêmes… Dans le même temps, les profits du CAC40, les dividendes des actionnaires et la fortune des 1 % les plus riches continuent de croître !

La réduction des débats parlementaires, notamment avec le recours constitutionnellement contestable à l’article 47.1, puis le choix du 49.3 pour imposer un projet refusé par 95 % des salariés et par plus de 70 % de la population, a poussé la colère à son paroxysme et transformé le conflit social en crise politique.

Depuis 1995, les différents gouvernements qui se sont succédé n’ont eu de cesse de revenir sur la retraite à 60 ans, promulguée en 1983, et d’allonger la durée de cotisation. L’application de la nouvelle loi sur la retraite nous ramènerait 80 ans en arrière (l’âge de la retraite a été fixé à 65 ans en 1945) et parviendrait à défaire le système de Sécurité sociale et des services publics tel qu’il a été mis en œuvre par Ambroise Croizat entre 1946 et 1947. Tout indique cependant que le mouvement social actuel ne laissera pas passer cette régression.

Pour répondre à la colère et en finir avec les dégradations accumulées des conditions de vie et de travail, le CNNR, Conseil National de la Nouvelle Résistance, veut partager un véritable projet de changement social, démocratique et économique, en rupture avec le système capitaliste, dévastateur des équilibres humains et écologiques

Ce projet est nommé « La Sociale » en référence à la volonté d’auto-organisation qui s’est affirmée à plusieurs reprises au cours de l’histoire, la république des Canuts (1831-1834) et la Commune de Paris (1871). Ce projet se donne comme objectif une triple reprise en main : celle de la Sécurité sociale, celle de l’économie pour répondre aux besoins essentiels du plus grand nombre et enfin celle des services publics et des institutions.

Fondé sur les principes de la Sécurité Sociale, telle qu’elle fut construite et gérée de 1946 à 1967 par et pour les travailleuses et les travailleurs à travers leurs élus syndicaux, notre projet de Sécurité sociale écologique universelle SSEU vise à :

  • augmenter les prélèvements sur la richesse produite à l’échelle nationale, en mettant notamment fin aux exonérations et en appliquant des taux de cotisation croissants sur les hauts salaires, ainsi que sur les primes et les dividendes qui perdureront dans l’économie non conventionnée, 
  • élargir les droits garantis à toutes et à tous, selon le principe d’universalité, concernant la santé et la protection sociale, ainsi que l’alimentation, le logement, l’énergie, l’eau…
  • mettre en œuvre une véritable gestion démocratique des caisses et des instances de contrôle du système par et pour la population, favorisant l’implication du plus grand nombre, avec la possible constitution de conseils citoyens tirés au sort du local au national,
  • conventionner les acteurs économiques qui garantiront l’accès aux droits universels en répondant aux objectifs sociaux et écologiques déterminés collectivement,
  • financer le système conventionné en vue de développer à échelle macroéconomique un système d’économie alternative, œuvrant pour l’intérêt général et garantissant un travail valorisant et rémunérateur à toutes celles et ceux qui le souhaiteront, hors des logiques d’exploitation et de domination.

Une mobilisation citoyenne d’ampleur est indispensable pour aboutir à la concrétisation d’un tel projet. Pour être porté par le plus grand nombre, ce projet doit être soumis à la réflexion et aux échanges partout où cela est possible entre les personnes et entre les différentes organisations citoyennes, syndicales et politiques, qui portent déjà ses grands principes.

Le CNNR souhaite participer activement à cette élaboration et à la diffusion large de ce qui pourrait devenir notre projet commun, porteur d’espoir pour aujourd’hui et pour les générations futures.

STOP à l’autoritarisme d’État au service de la finance
VIVE LA SOCIALE
Vers une Sécurité sociale écologique universelle SSEU

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