400 000 signataires

Le Front populaire : c’est parti !

La déclaration du 13 juin 2024 ouvre une nouvelle page de l'Histoire de France. En scellant un accord comprenant les grandes lignes d'un programme de gouvernement et une liste de candidats uniques, les partis de gauche inversent la donne. Car nous savons maintenant que nous pouvons barrer la route au RN, et que l'espoir va changer de camp. Signons la pétition et entrons dans la bataille !
Vous trouverez ci-dessous successivement :
  • La déclaration commune des partis de gauche ;
  • Le communiqué commun des syndicats  CFDT, CGT, UNSA, FSU et Solidaires ;
  • L’appel du collectif  CHANGER DE CAP ;
  • L’appel des collectifs de défense et de développement des Services publics

Après le choc des européennes les exigences sociales doivent être entendues !

L’abstention et l’extrême-droite ont atteint un record lors des élections européennes de ce 9 juin. Cette tendance est à l’œuvre dans toute l’Europe mais la France est le pays dans lequel les listes d’extrême-droite font le score le plus élevé.
Les organisations syndicales alertent depuis des années sur la crise sociale et démocratique qui traverse notre pays. Un politique qui tourne le dos au social et qui crée déclassement, abandon de nos industries et de nos services publics, le passage en force contre la mobilisation historique contre la réforme des retraites, l’absence de perspectives de progrès et la banalisation des thèses racistes, constituent le terreau sur lequel l’extrême-droite prospère.
En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, et d’organiser des élections législatives en trois semaines, après les premiers départs en vacances et à la veille des Jeux Olympiques, le président de la République prend une lourde responsabilité.
Il faut un sursaut démocratique et social. A défaut, l’extrême droite arrivera au pouvoir. Nous l’avons vue à l’œuvre dans l’histoire et aujourd’hui en Italie ou en Argentine par exemple : austérité pour les salaires et les services publics, réformes constitutionnelles remettant en cause l’indépendance de la justice et le rôle des syndicats, attaques contre les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+, remise en cause du droit à l’IVG, politiques racistes qui mettent en opposition les travailleuses et les travailleurs en fonction de leur religion, de leur couleur ou de leur nationalité. Nous connaissons ses votes en France comme en Europe, ils sont toujours défavorables aux travailleuses et aux travailleurs.
Notre République et notre démocratie sont en danger. Il faut répondre à l’urgence sociale et environnementale et entendre les aspirations des travailleuses et des travailleurs et notamment :
  • Augmenter les salaires et les pensions ;
  • Revenir sur la réforme des retraites et sur celles de l’assurance chômage ;
  • Défendre nos services publics et en garantir l’accès à toutes et tous sans condition de nationalité et sur tout le territoire. Notre école, notre recherche, notre système de santé, de prise en charge de la dépendance, notre système de justice sont asphyxiés et ont besoin d’investissements massifs,
  • Mettre fin à la verticalité du pouvoir en commençant par restaurer la démocratie sociale à tous les niveaux, entreprise, branche, territoire et interprofessionnel ;
  • Mettre en place des mesures de justice fiscale et notamment taxer les super profits, dividendes et rachats d’actions ;
  • Instaurer enfin l’égalité salariale et éradiquer les violences sexistes et sexuelles ;
  • Instaurer le droit à la régularisation pour tous les travailleurs étrangers et pour toutes les travailleuses étrangères sur la base d’un certificat de travail ;
  • Relocaliser et transformer notre industrie pour répondre aux besoins sociaux en environnementaux en la protégeant du dumping social, fiscal et environnemental ;
  • Créer de nouveaux droits pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs d’anticiper les transformations environnementales et de sécuriser leur emploi.
 
Dans l’immédiat, nous appelons le président de la République à la cohérence.  L’Assemblée nationale est dissoute, les réformes doivent donc être interrompues étant donné qu’il n’y a plus aucun contrôle démocratique. Le gouvernement doit en particulier immédiatement renoncer à sa réforme de l’assurance chômage.
Nous appelons à manifester le plus largement possible ce week-end pour porter la nécessité d’alternatives de progrès pour le monde du travail.
Changer de cap
Notre collectif Changer de cap a signé l’appel à la constitution d’un nouveau Front populaire « rassemblant toutes les forces de gauche humanistes, syndicales, associatives et citoyennes pour porter un programme de ruptures sociales et écologique ».
Nous avons signé, car il y a danger immédiat. Dans la situation où nous sommes, l’heure n’est pas aux divisions ou aux critiques, mais à l’action commune, en surmontant la cassure entre mouvements politiques, sociaux et citoyens, préjudiciable à la résistance et à la transformation sociale. Un sursaut se produit, une dynamique commune est en train de naître.
Dans l’immédiat, il est indispensable de faire barrage à la possibilité pour l’extrême droite de mettre en application ses projets racistes et fascistes en participant activement à la campagne législative dans une dynamique unitaire.
Mais il faut que cette dynamique unitaire se prolonge dans la durée, afin de faire le lien entre la richesse et la diversité de ces actions associatives ou citoyennes et la préparation d’un programme d’espoir et de rupture avec le libéralisme que semble vouloir construire le nouveau Front populaire.
On ne part pas de zéro. Face aux atteintes aux libertés, aux expulsions, à la maltraitance institutionnelle, à la surveillance généralisée du gouvernement, nous constatons depuis plusieurs mois que surgit un bouillonnement d’actions et d’idées, une effervescence qui répond au durcissement des politiques publiques. Au cœur des détresses surgissent des solidarités exemplaires. Des initiatives novatrices montrent la voie en matière de reconstruction écologique, d’autonomie, de coopération, de sécurité alimentaire. Il ne s’agit donc pas de créer, mais d’amplifier une dynamique qui a déjà démarré. La mise en lien de ces multiples actions rend visible un autre avenir. La possibilité d’un débouché politique permet l’espoir de les consolider sur le plan législatif.
Le Front populaire a réussi à imposer des réformes fondamentales en 1936 parce que la mobilisation populaire s’est traduite par des grèves, des manifestations et une pression sur les forces économiques dominantes. Aujourd’hui, c’est notre mobilisation qui permettra de concrétiser un programme de rupture dans les 100 jours du gouvernement du nouveau Front populaire, si celui-ci est majoritaire. Mais elle permettra aussi de résister dans le cas contraire.
C’est pourquoi dès à présent nous appelons chacun et chacune à se mobiliser là où il est, en premier lieu en signant individuellement l’appel à constituer le Nouveau Front Populaire, afin de signifier son attachement à l’unité de la gauche et son désaccord face aux candidats faisant cavaliers solitaires, au détriment de tous. Mais surtout, nous appelons chacun et chacune à participer à cette dynamique en multipliant les débats, les rencontres, les collectifs citoyens, comme le font déjà le Syndicat de la Montagne limousine dans rural, Pas sans nous dans les quartiers, ALDA au Pays basque, et bien d’autres. Nous appelons à multiplier les actions porteuses d’alternatives, de coopération, de solidarité, d’autonomie, de reconstruction écologique, d’une économie solidaire répondant aux besoins du plus grand nombre, et à réfléchir ensemble à leur sens et à leur portée politique.
Les gilets jaunes, les marches pour le climat, les innombrables réflexions sur « le monde d’après » pendant la crise sanitaire, les manifestations contre la réforme des retraites, etc., ont posé toutes ces questions. Elles ont été étouffées, réprimées violemment par le pouvoir. Celui-ci a échoué. Elles ressurgissent aujourd’hui. À nous de les faire vivre.
Le Conseil d’administration de Changer de Cap
Le conseil d’administration de la Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics a lancé un appel à la mobilisation pour les services publics :
La Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics a fait le constat du risque de l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement d’extrême droite à l’issue de la dissolution de l’assemblée décrétée par le président de la République mais aussi de l’espoir créé par la perspective du Front populaire et la mobilisation de nos compatriotes et du mouvement associatif et syndical.
Ce vote pour l’extrême droite est l’expression d’un rejet massif des politiques mises en œuvre depuis longtemps et s’accentuant ces dernières années : destruction des services publics du quotidien (santé et hôpitaux, éducation, transports publics, fret ferroviaire, énergie, logement, poste, …) , de la sécurité sociale (réforme des retraites, transfert sur les assurances privées, explosion des restes à charge pour les malades, réforme de l’assurance chômage, …). Ce sont les fins de mois difficiles que vivent nombre de familles, les queues aux banques alimentaires, le droit au logement …  Il en est de même des questions du climat et des transitions indispensables dans les manières de produire, consommer, transporter, quand les ressources de la terre et de la nature s’épuisent, alors qu’il faudrait un monde qui n’œuvre pas à son auto-destruction mais qui coopère dans l’intérêt collectif.
Or le RN est non seulement climato-sceptique mais a aussi systématiquement voté à l’Assemblée nationale contre toutes les mesures qui auraient pu réduire les inégalités et rendre possible une vie normale pour toutes et tous. Les mesures qu’il préconise accentueront la destruction de ce qui reste de nos services publics. En matière de promesses, il est comme les gouvernements précédents: il a déjà annoncé son renoncement à la remise en cause de la réforme des retraites. Pas la peine de l’essayer !  On connaît !
Au contraire, nous avons besoin de politiques publiques alternatives qui remettent l’humain au centre, construites avec les citoyens. Nous avons besoin de redévelopper les services publics et la protection sociale, avec les moyens nécessaires. Nous avons besoin d’élus qui s’engagent à les mettre en œuvre, sous contrôle citoyen pour ne pas revivre les épisodes des promesses non tenues. Nous avons besoin d’une démocratie nouvelle.
La Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics appelle à participer aux rassemblements et initiatives unitaires décidées dans les territoires. Elle soutiendra toutes les actions convergeant dans ce sens.
Comme le précise l’appel «Ensemble contre l’extrême droite» initié par la Ligue des droits de l’homme déjà signé par plus de cinquante organisations syndicales et associatives, dont la Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics. « Il est donc crucial que chacune et chacun trouve dans l’exercice électoral le prolongement des mobilisations et aspirations communes ».
Retrouvons-nous toutes et tous ensemble dans ces moments décisifs pour notre pays.
Paris le 12 juin 2024

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