Vous trouverez ci-dessous successivement :
La déclaration commune des partis de gauche ;
Le communiqué commun des syndicats CFDT, CGT, UNSA, FSU et Solidaires ;
L’appel du collectif CHANGER DE CAP ;
L’appel des collectifs de défense et de développement des Services publics
Après le choc des européennes les exigences sociales doivent être entendues !
L’abstention et l’extrême-droite ont atteint un record lors des élections européennes de ce 9 juin. Cette tendance est à l’œuvre dans toute l’Europe mais la France est le pays dans lequel les listes d’extrême-droite font le score le plus élevé.
Les organisations syndicales alertent depuis des années sur la crise sociale et démocratique qui traverse notre pays. Un politique qui tourne le dos au social et qui crée déclassement, abandon de nos industries et de nos services publics, le passage en force contre la mobilisation historique contre la réforme des retraites, l’absence de perspectives de progrès et la banalisation des thèses racistes, constituent le terreau sur lequel l’extrême-droite prospère.
En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, et d’organiser des élections législatives en trois semaines, après les premiers départs en vacances et à la veille des Jeux Olympiques, le président de la République prend une lourde responsabilité.
Il faut un sursaut démocratique et social. A défaut, l’extrême droite arrivera au pouvoir. Nous l’avons vue à l’œuvre dans l’histoire et aujourd’hui en Italie ou en Argentine par exemple : austérité pour les salaires et les services publics, réformes constitutionnelles remettant en cause l’indépendance de la justice et le rôle des syndicats, attaques contre les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+, remise en cause du droit à l’IVG, politiques racistes qui mettent en opposition les travailleuses et les travailleurs en fonction de leur religion, de leur couleur ou de leur nationalité. Nous connaissons ses votes en France comme en Europe, ils sont toujours défavorables aux travailleuses et aux travailleurs.
Notre République et notre démocratie sont en danger. Il faut répondre à l’urgence sociale et environnementale et entendre les aspirations des travailleuses et des travailleurs et notamment :
Augmenter les salaires et les pensions ;
Revenir sur la réforme des retraites et sur celles de l’assurance chômage ;
Défendre nos services publics et en garantir l’accès à toutes et tous sans condition de nationalité et sur tout le territoire. Notre école, notre recherche, notre système de santé, de prise en charge de la dépendance, notre système de justice sont asphyxiés et ont besoin d’investissements massifs,
Mettre fin à la verticalité du pouvoir en commençant par restaurer la démocratie sociale à tous les niveaux, entreprise, branche, territoire et interprofessionnel ;
Mettre en place des mesures de justice fiscale et notamment taxer les super profits, dividendes et rachats d’actions ;
Instaurer enfin l’égalité salariale et éradiquer les violences sexistes et sexuelles ;
Instaurer le droit à la régularisation pour tous les travailleurs étrangers et pour toutes les travailleuses étrangères sur la base d’un certificat de travail ;
Relocaliser et transformer notre industrie pour répondre aux besoins sociaux en environnementaux en la protégeant du dumping social, fiscal et environnemental ;
Créer de nouveaux droits pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs d’anticiper les transformations environnementales et de sécuriser leur emploi.
Dans l’immédiat, nous appelons le président de la République à la cohérence. L’Assemblée nationale est dissoute, les réformes doivent donc être interrompues étant donné qu’il n’y a plus aucun contrôle démocratique. Le gouvernement doit en particulier immédiatement renoncer à sa réforme de l’assurance chômage.
Nous appelons à manifester le plus largement possible ce week-end pour porter la nécessité d’alternatives de progrès pour le monde du travail.
Notre collectif Changer de cap a signé l’appel à la constitution d’un nouveau Front populaire « rassemblant toutes les forces de gauche humanistes, syndicales, associatives et citoyennes pour porter un programme de ruptures sociales et écologique ».Nous avons signé, car il y a danger immédiat. Dans la situation où nous sommes, l’heure n’est pas aux divisions ou aux critiques, mais à l’action commune, en surmontant la cassure entre mouvements politiques, sociaux et citoyens, préjudiciable à la résistance et à la transformation sociale. Un sursaut se produit, une dynamique commune est en train de naître.Dans l’immédiat, il est indispensable de faire barrage à la possibilité pour l’extrême droite de mettre en application ses projets racistes et fascistes en participant activement à la campagne législative dans une dynamique unitaire.Mais il faut que cette dynamique unitaire se prolonge dans la durée, afin de faire le lien entre la richesse et la diversité de ces actions associatives ou citoyennes et la préparation d’un programme d’espoir et de rupture avec le libéralisme que semble vouloir construire le nouveau Front populaire.On ne part pas de zéro. Face aux atteintes aux libertés, aux expulsions, à la maltraitance institutionnelle, à la surveillance généralisée du gouvernement, nous constatons depuis plusieurs mois que surgit un bouillonnement d’actions et d’idées, une effervescence qui répond au durcissement des politiques publiques. Au cœur des détresses surgissent des solidarités exemplaires. Des initiatives novatrices montrent la voie en matière de reconstruction écologique, d’autonomie, de coopération, de sécurité alimentaire. Il ne s’agit donc pas de créer, mais d’amplifier une dynamique qui a déjà démarré. La mise en lien de ces multiples actions rend visible un autre avenir. La possibilité d’un débouché politique permet l’espoir de les consolider sur le plan législatif.Le Front populaire a réussi à imposer des réformes fondamentales en 1936 parce que la mobilisation populaire s’est traduite par des grèves, des manifestations et une pression sur les forces économiques dominantes. Aujourd’hui, c’est notre mobilisation qui permettra de concrétiser un programme de rupture dans les 100 jours du gouvernement du nouveau Front populaire, si celui-ci est majoritaire. Mais elle permettra aussi de résister dans le cas contraire.C’est pourquoi dès à présent nous appelons chacun et chacune à se mobiliser là où il est, en premier lieu en signant individuellement l’appel à constituer le Nouveau Front Populaire, afin de signifier son attachement à l’unité de la gauche et son désaccord face aux candidats faisant cavaliers solitaires, au détriment de tous. Mais surtout, nous appelons chacun et chacune à participer à cette dynamique en multipliant les débats, les rencontres, les collectifs citoyens, comme le font déjà le Syndicat de la Montagne limousine dans rural, Pas sans nous dans les quartiers, ALDA au Pays basque, et bien d’autres. Nous appelons à multiplier les actions porteuses d’alternatives, de coopération, de solidarité, d’autonomie, de reconstruction écologique, d’une économie solidaire répondant aux besoins du plus grand nombre, et à réfléchir ensemble à leur sens et à leur portée politique.Les gilets jaunes, les marches pour le climat, les innombrables réflexions sur « le monde d’après » pendant la crise sanitaire, les manifestations contre la réforme des retraites, etc., ont posé toutes ces questions. Elles ont été étouffées, réprimées violemment par le pouvoir. Celui-ci a échoué. Elles ressurgissent aujourd’hui. À nous de les faire vivre.Le Conseil d’administration de Changer de Cap |
Le conseil d’administration de la Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics a lancé un appel à la mobilisation pour les services publics : |