À 78 ans, malgré les attaques dont elle ne cesse de faire l’objet, la Sécurité sociale n’est pas un vieux système obsolète. Au contraire, au regard des périls qui nous menacent, elle est essentielle. Fondée en 1946 et héritée de la résistance contre le fascisme, unique à travers le monde, elle est ce qui rend notre présent supportable. Elle est surtout aujourd’hui notre seul avenir désirable. La Sécu est en son principe une institution révolutionnaire faisant rupture avec la logique capitaliste. Elle reconnaît chaque individu comme créateur de valeurs. Elle mutualise une part de la richesse produite qui n’est donc pas distribuée aux actionnaires, pour garantir que personne ne vive plus avec l’angoisse du lendemain. La Sécu, c’est notre santé, c’est la garantie de nos revenus quand on est malade ou au chômage, quand on prend sa retraite. La Sécu, c’est nos cotisations, une part de la richesse que, nous toutes et tous, nous créons chaque jour. La Sécu est aujourd’hui grignotée et la richesse collective est plus que jamais captée au profit des actionnaires. Nous en avons été progressivement dépossédés, alors que le Conseil National de la Résistance, en 1945 et 46, l’avait conçue avec une gestion par les travailleurs et travailleuses cotisant.es : jusqu’en 1967, en effet, la gouvernance a été assurée par nos élus, et c’est cette gouvernance qui a pu construire, en moins de 20 ans, dans un pays détruit par la guerre, un système de santé qui est devenu, et même resté jusque dans les année 80, le meilleur au monde ! A partir de 67, c’est d’abord le patronat qui a repris la main sur les instances de décision, puis l’État avec l’introduction de l’impôt et la baisse des cotisations patronales et notre système est passé de la première à la 28ème place. Nous devons reconquérir ce bien commun. Aujourd’hui l’État décide en effet du financement de notre système de soins, non pas sur la base des droits et des besoins individuels et collectifs, mais avec le seul souci comptable de comprimer les « dépenses », particulièrement celles de l’hôpital public et celles consacrées à la prévention. Mais ces contributions ne sont pas des dépenses, ce sont des investissements d’avenir au service du bien commun et du bien-être. Dans ce contexte de dégradations sociales et écologiques accélérées, la Sécu du 21ème siècle, garantissant l’égale dignité de chacune et chacun, doit permettre d’engager l’ensemble de la population dans un nouveau combat pour l’émancipation et la justice sociale, incluant la lutte contre la destruction du monde vivant dont nous faisons partie et la rupture avec la logique productiviste. Il est temps de reprendre en main et d’améliorer la gestion de la Sécurité sociale. Il est grand temps d’élargir son principe et son champ d’application à d’autres domaines vitaux, comme ceux de l’alimentation, l’énergie, l’eau, le logement, ou encore la culture … Le CNNR a organisé en octobre 2022 une première concertation sur le sujet autour d’une grande « Fête de la Sécurité sociale » qui a réuni plusieurs centaines de personnes un peu partout en France avec débats, des projections de films, des ateliers, etc. L’agenda de cet évènement est consultable sur www.cnnr.fr. La prochaine aura lieu en octobre prochain à Saint-Etienne. Le programme comprendra des projections de film, des ateliers pédagogiques, un grand débat avec des personnalités de premier plan qui viendront pour répondre à toutes vos questions … et porter vos attentes !
A suivre sur notre site …
Nous agissons pour notre souveraineté sociale et écologique