Déclaration du CNNR au sujet du vaccin, du passe vaccinal, de la crise sanitaire et démocratique
Le CNNR (Conseil National de la Nouvelle Résistance) s’est constitué pendant le premier confinement en réaction au cynisme du Président Macron citant « Les Jours Heureux » dans un de ses discours. Pendant ces deux ans, nous nous sommes élevés contre toutes les mesures liberticides prises par le pouvoir présidentiel ainsi que contre toutes les réformes de démantèlement de notre modèle social hérité du Conseil National de la Résistance (réforme des retraites et réforme de l’assurance chômage, en particulier). Nous nous sommes dressés contre la loi sécurité globale, contre la loi sur le séparatisme, etc… et, dans la continuité de nos luttes, nous nous sommes élevés naturellement contre les mesures sanitaires (lien vers notre déclaration sur le passe sanitaire en date du 16.07.2021) et plus récemment contre le passe vaccinal (lien vers notre interpellation des parlementaires).
Toutes ces mesures s’inscrivent dans la continuité d’un projet de destruction de nos biens communs et de contrôle sanitaire et social de la population. C’est donc en parfaite cohérence avec nos luttes et dans leur continuité que nous rédigeons cette tribune.
Avec l’irruption du Covid 19, nombreux sont ceux qui ont découvert que, non seulement, notre modèle social était en grande souffrance et ne nous permettait plus de faire face aux périls qui se dressent devant nous, mais encore que le Président de la République pouvait d’un trait de plume mettre l’ensemble de nos libertés fondamentales sous le tapis. Dure expérience pour ceux qui rêvassaient et pensaient qu’on vivait toujours en démocratie ! En ce sens, nous pouvons dire que l’épidémie de Covid19 a été une véritable épreuve de vérité, une séquence à travers laquelle le pouvoir s’est révélé dans toute sa nudité. Il aura démontré son incapacité constante à prendre les mesures qui s’imposaient quand elles s’imposaient et révélé une impressionnante capacité à se contredire sans vergogne.
Quelques épisodes que nous ne sommes pas prêts d’oublier pendant cette période : une ministre riant ouvertement au nez de soignants qui imploraient l’engagement de moyens supplémentaires, cette même ministre, devenue candidate à la Mairie de Paris, mentant éhontément sur les risques de propagation du virus sur le territoire français, le maintien en dépit du bon sens des élections municipales, la décision d’adopter la réforme des retraites lors du premier conseil des ministres convoqué d’urgence pour traiter de la « crise sanitaire », les directives contradictoires sur le port du masque, la destruction des masques, etc… Bref une suite ininterrompue de mensonges, d’incohérences et d’infantilisations au cours de laquelle nous avons eu, comme rarement auparavant, la désagréable impression d’être gouvernés par des incapables vaniteux.
Sur le vaccin
La vaccination est un choix personnel et doit le rester. Nous refusons d’entrer dans la polémique sur la vaccination. Nous demandons cependant que le terme de « traitement » soit employé au lieu de « vaccination ». En effet, un vaccin est fait pour empêcher de développer une maladie, avec une injection suivie éventuellement d’un rappel, quelques fois plusieurs années plus tard ! Un « vaccin » suivi de rappels tous les quatre mois, et qui par ailleurs n’empêche pas les contaminations, n’est pas un vaccin, mais un traitement. Ce n’est pas une affaire de détail, les mots ont un sens. Le vocabulaire employé depuis le début de la crise sanitaire est particulièrement révélateur de la confusion entretenue par le gouvernement sur ses choix, d’autant que de nombreuses voix s’élèvent aujourd’hui pour indiquer que la vaccination n’est pas le seul moyen de lutter contre cette pandémie.
La gestion de cette crise ne correspond pas à la réalité de la situation : d’une part, les données relatives à la mortalité due au Covid ne sont pas pleinement transparentes, d’autre part, même vaccinés, très peu de gens échappent désormais au virus, notamment avec le variant Omicron, sans systématiquement développer des formes graves. Nous dénonçons le manque de transparence dans l’information : il n’est pas normal que les données précises et fiables concernant les hospitalisations soient si difficiles à obtenir. Les patients hospitalisés le sont-ils réellement en raison du covid ? Etant donné l’opacité de l’accès à l’information, la question peut se poser. De même, les données sur les effets secondaires du vaccin sont aussi très mal diffusées par les canaux officiels. Même sur le plan scientifique, il est très difficile de distinguer le vrai du faux. Auparavant, des débats avaient lieu sur ces questions, mais plus aujourd’hui. Cette absence de débat et de transparence rend d’autant plus difficile la confiance dans le discours officiel. Dès qu’on émet un doute, on doit se justifier de ne pas être complotiste. D’où la sensation de vivre une expérimentation sociale à grande échelle : pour nous, une ligne rouge a été franchie.
Naturellement, la gravité de la situation, les tentatives d’instrumentalisation, de même que l’opacité des données doivent nous inviter à la plus grande prudence. C’est pourquoi, comme la science nous y invite, nous avons plus que jamais besoin d’un véritable débat démocratique dans lequel chacun doit pouvoir partager son expérience afin de prendre toute sa part dans ce débat essentiel pour nos vies, celles de nos proches et de nos enfants.
Compte tenu de l’ampleur de ces enjeux et des incertitudes qui demeurent quant à la politique sanitaire la plus à même de nous prémunir contre les dangers de cette épidémie, nous comprenons les réticences de certains à prendre position. Pour autant, il ne saurait être question d’abandonner ces questions au seul Président démiurge qui, ne s’entourant pas des mêmes scrupules que nombre de nos camarades, affiche des prétentions ridicules au savoir universel. On a même entendu des ministres courtisans n’hésitant pas à dire que le Président pourrait sans difficulté passer l’agrégation d’épidémiologie. Nul ne détient la science infuse ou le savoir universel. Il est inadmissible, voire anticonstitutionnel, que ces décisions relèvent d’un conseil de défense qui n’a aucune légitimité démocratique, ni même scientifique. Les questions qui touchent aussi fondamentalement l’ensemble de la population intéressent nécessairement l’ensemble de cette même population. Le débat est sain. Il est dans l’ordre de la démocratie qu’aucun sujet n’échappe à la délibération collective. Nous ne pouvons plus continuer d’abandonner notre destin commun à la vanité d’une élite autoproclamée. C’est pourquoi nous devons mener et porter ce débat pour permettre à toutes et tous de s’en réapproprier les enjeux. Ce débat existe au sein du CNNR. Il a donné et continuera de donner lieu à des divergences, mais nous nous efforçons de faire vivre ce débat dans nos comités ainsi que dans de nombreux collectifs locaux.
Enfin, nous déplorons que la « vaccination » soit considérée comme une question strictement nationale. Tandis qu’en ce début de 2022, une quatrième dose se profile, les débats français n’évoquent jamais le reste du monde, et notamment la question de la levée des brevets , en particulier, pour les pays qui n’ont pas accès à ce traitement.
Sur le passe vaccinal
L’utilisation du passe vaccinal comme outil de surveillance généralisée et de contrôle sanitaire et social des populations est révoltante. Nous avons interpellé les Parlementaires pour qu’ils s’y opposent. Le vote du Parlement a montré que l’extrême-droite est loin d’avoir le monopole de l’opposition au passe vaccinal, comme le laissent accroire certains médias.
À nos yeux, les moyens mis en œuvre avec le passe sont absurdes et disproportionnés. Qui est garant de la proportionnalité des mesures par rapport aux risques ? En l’espèce, le Conseil Constitutionnel s’est prononcé et démontre ainsi qu’il n’apporte plus aucune garantie pour nos libertés. En quoi le passe est-il efficace pour la non transmission et l’élimination du Covid ? Est-ce le bon outil en termes de santé publique ? Toutes ces questions, et bien d’autres, doivent faire l’objet de discussions publiques. L’OMS préconise de relever les cas de contamination, mais pas au moyen d’un passe. Comment peut-on accepter que chacun devienne le contrôleur de tous ? Le contrôle social de nos corps est renforcé par la manipulation de la peur et des chiffres. Chacun doit conserver la capacité de comprendre comment fonctionne son corps et l’impact que peut avoir un traitement. Ici, on essaie de contrôler une population et son corps.
Le plus révoltant c’est que le passe crée une catégorie de « sous-citoyens ». Désormais, une personne ayant une comorbidité, qui ne peut pas se faire vacciner, se voit interdite d’accès à des lieux publics comme une piscine, pourtant fondamentaux pour sa santé. Cette situation est injuste et intolérable. Le passe consiste à punir des comportements, alors même qu’aucune politique véritable de santé publique n’a été élaborée pour traiter cette maladie. Emmanuel Macron veut être le champion du monde de la vaccination, à n’importe quel prix, en utilisant la peur, les chiffres et l’exclusion. Mais sans avoir à rendre de comptes sur la dégradation de la médecine du travail, de la médecine scolaire, et surtout de nos hôpitaux publics.
Depuis deux ans, le secteur privé, soutenu financièrement par le « quoi qu’il en coûte » pendant la pandémie, bénéficie largement de la situation. En l’occurrence, les laboratoires pharmaceutiques privés siphonnent les finances de l’Etat et de l’Assurance maladie. N’oublions pas qu’en France aujourd’hui 7 millions de personnes ont besoin de l’aide alimentaire (soit 10% de la population active). Pendant ce temps, les 5 premières fortunes de France ont doublé leur richesse depuis le début de la pandémie, et aujourd’hui elles possèdent à elles seules autant que les 40% les plus pauvres. Quand on envisage de faire payer les non-vaccinés pour aller à l’hôpital, comme l’a déclaré de manière honteuse le directeur de l’Assistance Publique, et que cette mesure éventuelle est acceptée par la moitié de la population, on assiste à un glissement de l’éthique vers la morale. Il s’agit d’une grave dérive. Ce glissement gagne les familles, qui se divisent de façon inquiétante. Il devient impossible de se soigner autrement que par la « vaccination » sans avoir des réflexions de la part de ses proches.
Quelle politique souhaitons-nous ? Celle qui prône le partage des richesses, l’écoute et l’échange ou celle qui crée la peur et la discorde ?
Sur le Président
Les motivations de la majorité présidentielle s’affichent désormais au grand jour. Il s’agit d' »emmerder » autant que possible les non vaccinés et de leur faire porter le chapeau pour l’ensemble des erreurs, mensonges et tromperies commis durant cette épidémie. Faute de pouvoir soutenir son bilan catastrophique ayant conduit à l’étouffement du monde hospitalier, par la suppression continue de moyens humains et financiers, le pouvoir en est réduit à stigmatiser une partie de la population pour la désigner à la vindicte générale, comme seule responsable de tous nos maux.
Les propos tenus par le président de la République sur l’irresponsabilité de celles et ceux qui ne sont pas vaccinés sont extrêmement graves. En faire une cause de déchéance de citoyenneté l’est encore plus. Emmanuel Macron tente de confisquer le débat. Il y parvient dans une certaine mesure en jouant sur l’inquiétude de la population. Il contribue à la perte de confiance et conduit inévitablement à l’augmentation de la défiance entre citoyens. Quelle sera la prochaine étape après le passe vaccinal ?
En 2020, le Président a mis en place un conseil de défense sanitaire. Celui-ci soulève, lui aussi, beaucoup de questions. Ses délibérations ne sont pas rendues publiques. Beaucoup de militaires en font partie. Il ne procède qu’à une gestion technique et financière de la situation.
Face à l’attitude actuelle du président et à l’opacité du conseil de défense sanitaire, nous estimons que l’État de droit n’est plus respecté par celui qui est censé en être le garant. Nous voulons de la transparence ! Et que dire d’un Conseil constitutionnel censé analyser la proportionnalité de l’atteinte aux libertés que constitue ce passe vaccinal et qui ne joue plus son rôle !!
Les propositions du CNNR
Pour une vraie solidarité collective
Le CNNR déplore que la gauche ne soit pas unie et unanime sur le sujet pour s’opposer à la discrimination des citoyens non vaccinés et pour reconstruire d’urgence un véritable système de santé publique efficace. La réquisition du secteur privé doit être mise en débat pour soutenir l’hôpital public. La doctrine « convaincre plutôt que contraindre » doit être le cœur de notre politique de santé publique ; pour « aller vers » les plus fragiles, il nous faut produire une argumentation solide. Vaccination et traitements doivent avant tout concerner les personnes vulnérables qui n’y ont pas encore accès. Nous devons continuer à défendre la levée des brevets pour les pays qui n’y ont pas suffisamment accès.
La santé, un bien commun
Afin d’agir pour le bien de la population, une politique de santé transparente est nécessaire, à commencer par la la clarification sur tous les traitements, y compris préventifs. Comment le gouvernement a-t-il pu continuer à réduire le nombre de lits d’hôpitaux en pleine pandémie ? Pour rappel, la capacité des services de réanimation a été ramenée à 5000 lits alors qu’elle avait été portée jusqu’à 10 000 en 2020. Il est temps de répondre aux besoins des patients et aux requêtes que les soignants grévistes ont formulées pendant plus d’un an, avant la pandémie.
Redonner aux médecins généralistes la liberté de soigner
Depuis le début de la pandémie en France, les médecins n’ont pas la possibilité de choisir le traitement adapté à leurs patients. Ils sont rappelés à l’ordre quand ils prescrivent tel ou tel médicament trop coûteux. Actuellement, les médecins ne peuvent agir qu’en fonction de ce qu’on leur laisse faire.
Enfermons les anti-vax, pour voir ce qui se passera…
Ceci est évidemment une proposition absurde et volontairement indécente : que se passerait-t-il si on enlevait réellement de la société les non-vaccinés ? Surprise. !!!… il ne se passerait rien du tout, le virus continuerait à circuler. Toute cette histoire est de l’enfumage, on nous instrumentalise et ça marche. La société se déchire. Bien plus que la division, n’oublions pas que contre la maladie, ce sont les gestes barrières les plus efficaces.
Combattre le passe et le président sur le plan juridique
Nous sommes en état d’urgence démocratique. Le CNNR souhaite réunir des éléments juridiques afin de montrer que le passe vaccinal est anticonstitutionnel et, si tel est le cas, de poursuivre le Président en justice. L’attitude actuelle du Président soulève la question de son éventuelle destitution. La question sanitaire, mais aussi la question climatique, la politique hostile à toute immigration sont des raisons qui nous permettent de l’invoquer. Toutefois, à ce stade du mandat, cela a peu de sens, et ce n’est pas la solution définitive aux graves problèmes démocratiques du moment. À tout le moins, sa candidature à un nouveau mandat présidentiel doit être empêchée. Mais soyons clairs : ce n’est pas le Président mais le système politique, qu’il faut destituer. Quelle que soit la personne qui lui succédera, nous ne nous faisons pas d’illusion sur son envie de changer le système et nous garderons les yeux ouverts !
Pousser à la mise en place du RIC (Referendum d’Initiative Citoyenne)
Ce dispositif de démocratie directe permet à des citoyens réunissant un nombre de signatures fixé par la loi de saisir la population par référendum sans que soit nécessaire l’accord du Parlement ou du Président de la République. Le RIC est un vrai outil démocratique et permettrait d’éviter les dérives que nous vivons s’il était mis en place.
Nous continuons à appeler les comités locaux, et tous les adhérents sympathisants et résistants et à continuer la lutte et à se mobiliser contre les dérives liberticides actuelles