ASSEMBLEE POPULAIRE ET CITOYENNE DU 3 JUIN 2025
en présence de Julie Chastang, co-présidente de l’Union syndicale des médecins de centre de santé, Hendrik Davi, député, membre de la Commission des affaires sociales, Frédéric Rauch, économiste de la protection sociale, Danielle Simonet, députée, membre de la Commission des finances, Evelyne Vander Heym, membre de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité (comité de Montreuil) et de la Convergence nationale des services publics et Pascale Vatel de la Fédération des mutuelles de France.
« De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins »
Il y a 80 ans, au sortir de la guerre, dans un pays dévasté, ruiné, à l’initiative du Conseil National de la Résistance, la Sécurité Sociale voyait le jour. Administrée par les représentants des salariés, basée sur un financement s’appuyant sur les cotisations sociales, elle avait pour ambition de protéger les citoyens contre les risques de la vie, assurer une solidarité universelle, favoriser la justice et la cohésion sociale.
Très tôt, des oppositions politiques et économiques ont cherché à nous priver de ce bien commun : que les salariés puissent s’organiser et décider d’eux-mêmes s’avère insupportable pour les libéraux et les conservateurs. Qu’un budget aussi important que celui de la Sécurité Sociale échappe aux prédateurs financiers leur est insupportable.
Puissances politiques et économiques n’ont de cesse de réduire notre pouvoir de décision.
Malgré cette opposition, la Sécurité sociale a été déterminante dans l’amélioration de la santé, du bien-être de la population et a puissamment contribué à faire société. Elle a permis le développement d’un système de santé publique que le monde nous enviait.
Et aujourd’hui ?
Notre système de santé, soumis à une cure d’austérité, est bien mal en point : 87 % du territoire considéré comme désert médical, des millions d’usagers sans médecin traitant, un accès aux soins rendu difficile par les franchises et les dépassements d’honoraires, une mortalité infantile en hausse, un hôpital public au bord de l’effondrement, etc.
A coup de précarisation de l’emploi, d’exonérations et d’exemptions de cotisations sociales, de leur remplacement par des impôts (CSG, TVA …), les pouvoirs en place ont créé puis creusé le « trou de la Sécu ». Ils prennent prétexte de la dette, qu’ils ont eux-mêmes aggravée avec la COVID, pour justifier toutes les mesures anti-sociales de ces dernières années, les attaques sur la retraite, sur le chômage et la santé.
Après les 30 milliards de réduction des dépenses publiques en 2025, c’est 40 milliards de nouvelles amputations qui sont annoncés pour 2026, sans compter la forte augmentation des dépenses militaires, qui se fera aussi pour l’essentiel au détriment des services publics et de la protection sociale.
Sont avancés aujourd’hui une « TVA sociale » particulièrement injuste, qui n’a de sociale que le nom, mais aussi le bouclier sanitaire, la capitalisation pour les retraites, une assurance obligatoire pour la perte d’autonomie etc … A terme, le but des gouvernants et des patrons est de détruire la Sécurité sociale et de privatiser notre système de santé et de protection sociale.
Pourtant, les ressources existent dans notre pays pour les développer et répondre aux besoins de la population. Cette destruction de notre protection sociale n’est pas une obligation, mais un choix politique !
A ce choix nous opposons celui de la reconquête de ces biens commun que sont la Sécurité sociale et les services publics. Il est possible de faire autrement ! Cela passe par un combat pour leur financement, contre leur marchandisation, et une volonté forte de réappropriation démocratique par les usagers, les citoyens, les élus et les agents publics.
A l’heure où nous allons fêter les 80 ans de la Sécu, où de nouveaux risques se profilent, il est temps de réagir. Nous ne pouvons plus attendre !
Nous devons nous rassembler pour défendre et étendre notre système de protection sociale.